Gwen McGuire
Gwen McGuire et Raphaël Chemla
À l’approche des élections, la question du logement continue d’être un enjeu électoral important et controversé.
Chez KLC, notre équipe d’experts du domaine immobilier surveille de près les élections et les plateformes des différents partis afin de présenter mises à jour et perspectives sur la façon dont nos clients du secteur immobilier peuvent profiter des occasions de communication dans les jours et les semaines qui suivront.
Du point de vue des communications stratégiques, les élections sont non seulement l’occasion de surveiller les changements potentiels et les répercussions sur les politiques de l’industrie, mais aussi de faire preuve de leadership éclairé et d’améliorer la visibilité des dirigeants et des experts de votre entreprise. Il en résultera une plus grande visibilité et crédibilité auprès de votre public cible et de vos parties prenantes.
Lorsqu’il s’agit des problèmes que doit relever l’industrie, chacun des partis a annoncé son intention de s’attaquer aux questions importantes comme le coût du logement, les règles relatives aux prêts hypothécaires et la propriété étrangère dans le secteur immobilier afin de persuader les électeurs. Ces plateformes vous offrent plusieurs points de départ pour vous appuyer sur votre expertise à travers vos canaux de communication.
Notre recommandation : Il ne reste que deux semaines avant les élections, songez à saisir l’occasion de faire valoir l’expertise de votre entreprise en matière de relations publiques!
Voici ce que nous savons sur les plateformes des partis :
Le parti Libéral du Canada
La campagne libérale s’axe principalement sur une stratégie nationale en matière de logement, à hauteur de 55 G$, et déjà annoncée par son parti. Elle vise à augmenter sur 10 ans le nombre de logements abordables et sociaux — avec l’objectif de construire 100 000 logements à prix abordable. Le gouvernement actuel propose également l’introduction d’une surtaxe de 1 % sur les propriétaires étrangers absents afin de stimuler davantage les activités spéculatives sur le marché immobilier du pays — ce qui, de l’avis de plusieurs, est une des principales causes des prix excessifs des maisons dans certaines de nos plus grandes villes.
Plus tôt cette année, le parti a également dévoilé un nouveau programme de possession avec participation à la mise de fonds de 1,25 G$ pour les acheteurs d’une première maison (l’Incitatif à l’achat d’une première propriété), offrant aux demandeurs admissibles un prêt sans intérêt pouvant atteindre 10 % du versement initial sur une nouvelle maison et 5 % sur une maison revendue, contre une quote-part de 5 % des gains futurs au moment de la revente. Lors de sa récente annonce concernant le logement alors qu’il était de passage à Victoria, en Colombie-Britannique, le premier ministre Trudeau a déclaré que le plafond de l’Incitatif sera augmenté pour les acheteurs à Toronto, Vancouver et Victoria, où les plafonds actuels le rendent pratiquement inutilisable.
S’ils sont réélus, les libéraux se sont également engagés à rénover 1,5 million de maisons sur cinq ans afin de les rendre plus écoénergétiques et de les protéger contre les phénomènes météorologiques liés au climat. Le gouvernement offrira des évaluations énergétiques gratuites aux propriétaires et aux locateurs, ainsi que des prêts sans intérêt pouvant atteindre 40 000 $ s’ils apportent des changements écologiques à leurs propriétés, et créera une subvention pour les maisons à consommation énergétique nette zéro pouvant atteindre 5 000 $ qui sera offerte à tout acheteur d’une nouvelle maison certifiée zéro émission.
Parti Conservateur du Canada
Les conservateurs promettent de l’aide aux acheteurs potentiels d’une première maison ou d’une nouvelle maison en s’engageant à prolonger la limite d’amortissement hypothécaire de 25 à 30 ans — ce qui pourrait se traduire par des coûts hypothécaires mensuels moins élevés pour les propriétaires de maison canadiens. Le chef conservateur Andrew Sheer a également promis de revoir la simulation de crise hypothécaire, mais n’a pas précisé comment elle pourrait être modifiée. Il a toutefois déclaré qu’il éliminerait la simulation de crise lorsque les prêts hypothécaires seraient renouvelés auprès d’un nouveau prêteur.
Le parti s’engage également à remédier à la pénurie de logements en assouplissant la réglementation afin d’accroître le nombre de maisons construites et en rendant les biens immobiliers fédéraux excédentaires disponibles pour le développement. Scheer s’est également engagé à lancer une enquête sur le blanchiment d’argent dans le secteur immobilier.
Un gouvernement conservateur créerait également un crédit d’impôt remboursable de 20 % pour les améliorations écologiques qui coûtent jusqu’à 20 000 $ et qui sont effectuées sur deux ans.
Nouveau parti démocratique du Canada
La plateforme du NPD promet des dépenses de 500 M$ pour la création de logements plus abordables, ainsi qu’un engagement à appuyer les locataires et les constructeurs d’appartements de location. Leur plateforme promet également de l’aide aux acheteurs d’une première maison, y compris des amortissements hypothécaires de 30 ans sur les maisons modestes et le double du crédit d’impôt actuel, qui sera porté à 1 500 $.
Dans le but de freiner davantage les achats spéculatifs de biens immobiliers et l’inflation des prix, le chef du parti, Jagmeet Singh, s’est engagé à instaurer une taxe nationale de 15 % sur les achats effectués par des non-Canadiens qui ne sont pas résidents permanents — une taxe qui s’ajouterait aux taxes déjà en place en Colombie-Britannique et en Ontario pour les acheteurs étrangers.
Pour se pencher davantage sur la question d’accessibilité et de I’offre de logements, un gouvernement néo-démocrate supprimerait la portion fédérale de la TPS/TVH pour ceux qui construisent des logements abordables.
Le Parti Vert du Canada
La plateforme du Parti Vert est principalement axée sur l’offre et comprend un engagement à construire 25 000 nouveaux logements abordables et à en rénover 15 000 chaque année, et ce au cours des 10 prochaines années. Le parti a également proposé de revoir le mandat de la Société canadienne d’hypothèques et de logement pour appuyer l’habitation non marchande et coopérative.
De plus, la chef du Parti Elizabeth May a promis que, si elle était élue, le Parti Vert souhaiterait décréter que le logement est un « droit fondamental et juridiquement protégé pour tous les Canadiens » et nommer un ministre du logement pour veiller au dossier national sur le logement. Elle s’est également engagée à fournir des fonds pour la construction et l’amélioration de maisons écoénergétiques et à allouer 1 % de la TPS au logement et aux autres infrastructures municipales.
Bloc Québécois
Dans sa plateforme électorale, le Bloc québécois a décidé d’accorder une place particulière à l’environnement, l’identité québécoise et la pénurie de main-d’œuvre.
La question du logement n’est pas abordée directement dans leur plateforme, mais elle fait l’objet de nombreuses références disséminées dans les propositions du Bloc.
Le Bloc prévoit ainsi de redonner vie au programme ÉcoÉNERGIE, un système de subventions accordées aux propriétaires désirant rendre leur maison plus verte en y incluant les immeubles commerciaux. Une subvention allant jusqu’à 5 000 $ serait ainsi accordée aux propriétaires de maisons qui obtiennent le feu vert d’un conseiller en efficacité énergétique accrédité.
De plus, le Bloc souhaite mettre l’accent sur le logement social. Dans la situation actuelle, le Bloc souhaite un maintien des subventions aux conventions tout en bonifiant le budget alloué à la construction, la rénovation et la transformation de logement social et abordable.
Le Bloc proposera la mise en place de crédits d’impôt pour les logements intergénérationnels permettant leur rénovation énergétique, l’aménagement de résidences intergénérationnelles et, d’une manière générale, toutes les rénovations permettant aux personnes en perte d’autonomie de conserver leur logement.
Enfin, le Bloc souhaite permettre aux victimes de catastrophes naturelles de retirer des fonds de leurs REER pour rénover leur logement sans pénalité ou imposition.
Le Parti Populaire
Conformément avec sa vision d’un État aux pouvoirs restreints pour davantage de libertés individuelles, le Parti Populaire du Canada prévoit d’éliminer toutes les subventions aux entreprises et toutes les formes d’interventions gouvernementales dans l’économie.
Il s’agit pour Maxime Bernier du levier le plus pertinent pour faire baisser le coût de la vie et améliorer la qualité de vie dans les métropoles canadiennes aux marchés immobiliers les plus tendus.
Le Parti populaire du Canada ne prévoit donc aucune mesure directement en lien avec l’immobilier pour résoudre la question de l’augmentation du coût des logements : pour eux, cet enjeu ne pourra se résoudre que par d’autres facteurs comme la restriction de l’immigration, la fin de la gestion de l’offre ou encore des réductions massives d’impôts.
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À l’approche des élections, il est temps que l’industrie de l’immobilier fasse part de ses commentaires et de son leadership. Les organisations qui peuvent déterminer et communiquer de façon proactive leur(s) position(s) sur les principaux enjeux de l’industrie aideront à façonner l’opinion publique.
KLC est à l’affût des enjeux et est prête à vous aider à élaborer des stratégies et des programmes pour vous aider à communiquer la position de leadership de votre entreprise.