Des RP qui se su(RP)assent en 2025 : nos prédictions pour l’année à venir

24 Déc, 2024
Alors qu’elle touche à sa fin, l’année 2024 fut riche en rebondissements, ponctuée par les réductions successives du taux d’intérêt, les exonérations fiscales, le projet de loi C-18 qui secoua les médias, des grèves imminentes et d’autres bien réelles, le tout saupoudré de drames politiques. À l’aune de 2025, nos responsables régionaux et de pôles d’activité d’un océan à l’autre nous font ainsi part de leurs idées et de leurs prédictions pour l’année à venir. Les affaires, les technologies et l’économie étant en mouvement constant, 2025 nous promet à la fois des défis et des opportunités. Des nouvelles tendances de marché aux nouvelles innovations technologiques, en passant par l’évolution des comportements des consommateurs, le paysage semble destiné à se transformer de manière significative.

Aperçus sectoriels 

Secteur financier

Le ralentissement de l’inflation et les réductions des taux d’intérêt sont des signes encourageants alors que nous nous dirigeons vers 2025, signalant un rebond de l’économie. Cependant, nous commençons déjà à observer des tensions sur les marchés avec l’assermentation imminente du président américain élu Donald Trump et le dollar canadien atteignant de nouveaux planchers. De nombreux experts prédisent que l’économie canadienne sera distancée par l’économie américaine l’année prochaine. Nous risquons également de voir un impact direct sur les investissements dans certaines industries, si des taxes douanières sont mises en place. Les professionnels des relations publiques peuvent aider les organisations à vulgariser des sujets complexes et à faire connaître leur point de vue afin que les investisseurs et les Canadiens dans leur ensemble restent informés et au fait des dernières nouvelles du marché.

– Keera Hart, vice-présidente et responsable du pôle services financiers

Secteur des communications marketing

L’incertitude économique sera le message dominant à l’approche de 2025, alors que les tarifs douaniers menacent un coût de la vie déjà élevé et que les dépenses des ménages sont soumises à de nouvelles pressions. Les grandes marques qui ont pris l’habitude de faire des coups publicitaires pour remporter des prix avec des campagnes toujours plus impressionnantes devront désormais savoir adapter leurs stratégies et leurs messages pour qu’ils fassent écho auprès des ménages canadiens moyens.

Les rapports sur les tendances de consommation suggèrent que les Canadiens ont toujours l’intention de dépenser pour les voyages. Les dépenses de « voyages revanche » de l’après-Covid ralentissent, mais ne s’effondrent pas. Une fois encore, le revenu des ménages, les divergences politiques et l’augmentation apparemment sans fin des coûts de transport et d’hébergement joueront un rôle important dans leurs destinations.

– Ray McIlroy, vice-président senior et responsable du pôle communications marketing

Secteur immobilier

Après quelques années de reproches, de conversations en silo et de solutions de fortune, la crise nationale du logement n’a fait que s’aggraver. Les mises en chantier ont atteint un niveau historiquement bas dans de nombreux endroits, y compris dans la région du Grand Toronto, et nous assisterons à une catastrophe nationale en matière de logement d’ici trois à cinq ans.  Ajoutez le climat politique actuel à tout cela, et ça se complique vraiment. Il y a une certaine indication que la réalité de la catastrophe imminente commence à s’imposer à tous, ce qui permet d’espérer qu’en 2025, tous les niveaux de gouvernement ainsi que les secteurs public et privé commenceront à travailler ensemble pour créer une stratégie à multiples facettes de relance des projets de développement. Il ne fait aucun doute que l’année prochaine sera une nouvelle année difficile pour l’industrie. Les organisations devront donc réfléchir à leurs besoins en matière de relations publiques et gouvernementales afin de s’assurer de mettre en place des plans stratégiques pour les aider à traverser la tempête qui s’annonce.

– Samantha Martin, vice-présidente et responsable du pôle immobilier

Secteur associatif

À l’approche de 2025, l’incertitude est le fil conducteur amenant de nombreuses organisations à chercher des façons d’aligner leurs budgets sur les stratégies les plus sûres pour affronter les turbulences à venir. Il s’agit notamment d’examiner attentivement les dépenses telles que les cotisations des membres à travers l’industrie. Il sera crucial pour toutes les associations de définir et de communiquer clairement leurs propositions de valeur aux parties prenantes, question de se protéger contre d’éventuelles coupes budgétaires. Une communication efficace sera une priorité absolue pour s’assurer que celles-ci résonnent de la manière voulue.

– Kiki Cloutier, vice-présidente senior et responsable du secteur associatif

Aperçus régionaux

Québec

Obstacles économiques mondiaux, batailles tarifaires nationales et gel de l’immigration locale : Le Québec sera l’une des pierres angulaires de la vague financière et socio-économique qui déferlera sur le pays en 2025. De nombreuses cartes devront être rebattues, ce qui laissera de la place pour des commentaires et des analyses pointus de la part de divers experts sectoriels.

Les dépenses de consommation ont bien résisté malgré la lenteur du marché de l’emploi, mais la situation pourrait changer avec l’augmentation des prix des loyers et des maisons, qui devrait être plus forte au Québec qu’ailleurs. Le secteur de la santé publique qui subit des changements, notamment des réductions de dépenses, sera sur la sellette. Toutefois, le secteur de la construction devrait connaître une année record, et les entreprises locales spécialisées dans l’intelligence artificielle et la technologie seront en plein essor. Les dépenses provinciales seront limitées, mais de nombreux regards seront tournés vers le changement de gouvernance de Montréal à l’automne, la métropole étant un catalyseur de l’inflation, de la reprise et de la mise en œuvre de nouvelles politiques.

L’économie québécoise continue de faire preuve de résilience. Face à l’émergence du protectionnisme aux États-Unis, le Québec cherchera probablement à diversifier ses marchés, que ce soit vers l’Europe et les autres pays de la Francophonie, ou vers le reste du Canada et particulièrement l’Ontario, avec qui les relations commerciales sont déjà excellentes. Cela signera l’avènement des stratégies de communication directement conçues de façon multi-marchés et bilingues, tout en étant localement adaptées, comme des outils efficaces et agiles pour exploiter le plein potentiel des marques et leur expansion dans et au-delà de la province. Les données, ainsi que la diversification des canaux, seront également essentielles car les journalistes, les publics et les parties prenantes chercheront à comprendre les sentiments des consommateurs et à atteindre des publics niches. Enfin, avec les nouvelles dispositions de la loi 96 entrant en vigueur en juin, les professionnels du marketing et de la publicité numérique devront rester attentifs aux adaptations linguistiques et culturelles lorsqu’ils élaboreront leurs stratégies de contenu et de marque.

– Chloé Lebouc, vice-présidente et responsable de Montréal

Région des Prairies

Compte tenu des conditions économiques incertaines, non seulement au Canada mais à travers l’Amérique du Nord, les secteurs de l’énergie et des ressources naturelles de la région des Prairies devraient continuer à monopoliser le discours public en 2025. Cela signifie que les organisations devront donner la priorité aux communications stratégiques pour faire face à une attention croissante, à l’évolution des politiques et aux pressions réputationnelles.

Le secteur de l’immobilier restera lui aussi au centre des préoccupations alors que la région – en particulier l’Alberta – fait face à l’évolution des demandes du marché, aux changements démographiques et à l’intérêt accru pour le développement durable. Qu’il s’agisse de projets résidentiels ou de centres commerciaux, les organisations seront de plus en plus contraintes de faire connaître leur contribution à la croissance économique et au développement communautaire.

Les relations publiques joueront un rôle important dans l’établissement de la confiance et l’élaboration de récits équilibrés. Les campagnes fondées sur des données qui mettent en valeur le leadership, l’innovation, la durabilité et l’impact économique seront essentielles à la réussite de l’entreprise.

– Jennifer Farr, directrice, Prairies

Colombie-Britannique

L’économie de la Colombie-Britannique a été stimulée ces dernières années par l’impact de mégaprojets d’investissement tels que Trans Mountain, Site C, LNG Canada et Coastal Gas Link, ainsi que par le niveau élevé des dépenses publiques. Alors que ces mégaprojets d’investissement arrivent à leur terme et qu’aucune avancée d’envergure ne se profile à l’horizon, il est probable que l’économie de la Colombie-Britannique s’aligne davantage sur celle des autres provinces à l’horizon 2025. Si les exportations de services, comme les services professionnels et le tourisme, ont progressé, ces gains sont compensés par des pertes dans les industries forestière et manufacturière. Nous pouvons nous attendre à ce que ces industries continuent à subir des dommages si le président américain élu Donald Trump réussit à mettre en place ses taxes douanières et alors que ces dernières rendraient les relations commerciales avec les États-Unis beaucoup plus volatiles. Toutefois, nous pourrions assister à une augmentation de l’industrie du tourisme avec les Jeux Invictus qui se dérouleront à Vancouver en 2025.

Ce paysage en constante évolution nécessitera des plans de communication agiles pour garantir que les organisations informent leur public de manière efficace et en temps opportun. Les relations publiques seront un outil essentiel pour permettre aux organisations de rester très présentes dans les esprits, tout en faisant la promotion de leurs réussites, dans un marché turbulent.

– Chloe Thomson, gestionnaire de comptes, Vancouver

Vous avez une question? Vous désirez en savoir plus?